dimanche 25 octobre 2009
le coucher de soleil sur Grenade
Dimanche 25 octobre. Il est 17h30. Le soleil commence à baisser dans le ciel. Il fait encore chaud. Je me décide à aller à Albaicyn profiter de la beauté qu'offre le coucher de soleil. Je descends, armée de mon appareil photo. Je ne sais pas dans combien de temps le soleil sera vraiment à l'horizon, offrant à nos yeux ébahis, la beauté de sa lumière.
J'attends le bus, maudissant son retard. Je serais prête à faire du stop s'il le fallait pour ne pas être en retard pour ce spectacle fabuleux.
Je descends à Triunfo, imaginant que je retrouverais rapidement de le chemin du Mirador, mais sans conviction.
J'entre par la porte d'Elvira, je marche sur ses rues pavées et m'engouffre dans ses ruelles. Je monte à la première rue qui donne dans le labyrinthe de l'Abaicyn. Je découvre une fois encore une nouvelle rue. Une ruelle pavée, une fois encore, aux pierres arrondies par les nombreux passages des marcheurs. Je découvre une pente abrupte et mes muscles des jambes le sentent. Je pars d'un pas rapide et au fur et à mesure, je ralentie par la fatigue. Mais arrivée en haut je rencontre un paysage merveilleux, où le soleil encore radieux illumine la ville et reflète sa lumière sur les murs blancs des vieilles bâtisses. Navigant maintenant sans boussole ni indications, je me perds. Perchés sur un mur, des chats sont blottis les uns contre les autres, les yeux plissés comme envahis par la sérénité d'un tableau aux multiples décors. Ils sont paisibles et beaux.
Me voilà absolument paumée, je n'ai aucun repère et je commence à me dire que mon goût pour la découverte va me couter cher si je n'arrive pas à mon objectif avant la nuit tombée. Je déguste cependant chacune des vues qui me sont données de voir.
Je suis de nouveau au même endroit que 5 minutes plus tot, j'ai tourné en rond. Je désespère un peu mais continue mon chemin le plus rapidement possible comme entrée dans une course contre le soleil.
Je crois reconnaître des murs, des dessins, des pavés, des maisons, mais je suis encore dans un mirage et me perds de nouveau, mais découvre en route d'autres coins toujours plus intéressants les uns que les autres.
Où vais-je, où suis-je? Mais finalement ces questions sont les questions que je me pose tous les jours et pourtant, je me sens plus sure de l'issue de ce vagabondage que de l'issue de ma vie.
Je cherche à m'orienter avec le soleil, mais les hauts murs qui bordent les rues, m'empêchent d'avoir quelques informations possibles pour m'aider à avoir une idée du lieu où je pouvais être. Je pense suivre les touristes, mais ils vont dans tous les sens.
J'aperçois enfin l'église de la place du Mirador au bout d'une rue. Mon coeur commence à s'emplir de satisfaction et de joie. Je suis aussi soulagée, car j'ai gagné ma course et ne serais pas en retard pour le spectacle.
La place est bondée de touristes, de roots, d'amoureux, de chanteurs à la guitare, de spectateurs en tout genre. J'essaie de me frayer un chemin pour atteindre un point de vue qui me permettra de prendre des photos. Je suis en extase. Je ne m'étais pas trompée, le spectacle qui se déroule ici est merveilleux. Le soleil descend rapidement derrière les montagnes, donnant des tons différents aux paysages à chaque instant. Alors que les jardins dans l'Alhambra dessinaient des ombres sur ses parois, il advint rapidement qu'elle fut sombrée dans l'obscurité. Les monts passant du gris à l'ocre, fendus par un vert intense et parsemés des quelques neiges tombées ces derniers jours. Peu à peu, le monde est plongé dans l'obscurité, les yeux brillent et reflètent la rougeur du ciel, contrastée par la noirceur des sommets lointains. Les étoiles de la ville commencent à scintiller. Alors que nous sommes dans la grandeur de la nature, la ville s'agite en bas, mais semble loin de toute la beauté dans laquelle elle est bercée.
J'ai retrouvé mes sens, je ne suis plus perdue et admire en silence, un silence intérieur entrecoupé par la musique et les voix des gens autour de moi.
Je m'assoie à une terrasse, je commande une bière comme ultime cadeau, comme plaisir final après la jouissance.
Repartie, ragaillardie, je file au gré des rues. Et finalement, mon plaisir ne s'est pas arrêté sur la place à la terrasse. Il fait très sombre, mais le rouge de la lumière est devenu beaucoup plus intense et le contraste avec les montagnes est encore plus marqué, les silhouettes des cactus dansent sur un fond de roche, et la ville scintille encore plus. Il fait un peu plus frais maintenant, mais mon petit pull à manche mi courtes est amplement suffisant.
Albaicyn, c'est comme un passage entre la nature et la ville par lequel il faut se perdre pour ne pas effectuer le transfert trop promptement. Et ce coup ci je connais mon chemin et avance seule.
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