Cela fait maintenant 3 semaines que je suis et j'entame la 4ème.
(Mardi 15 septembre)
Je suis arrivée par eurolines le mardi 15 septembre 2009 à 19h30. Je quitte Bernardo, ce vieux papi de 70 ans sachant que j'étais invitée à l'appeler quand je voulais. Je vois ce gars là attendant face à la rue. Je me dis que c'est certainement le Gerardo de couch surfing qui est là pour m'accueillir. Je le regarde un peu plus intensément et me dirige vers lui. Il me regarde aussi et se demande surement ce que j'ai à le regarder ainsi. Ce sont mes premiers pas à Grenade.
La première impression fut: « eh bein!! cet urbanisme étouffant n'arrive pas à la hauteur de la réputation qu'on avait fait de la ville. Je regarde fatiguée ces bâtiments de briques rouges, aux fenêtre barricadées derrières des grilles aux formes élégantes ma foi, mais en rien exotique ou surprenant. Je me dis que je ne dois pas être dans le plus beau des quartiers et qu'il ne faut pas que je me base sur cette première vision car j'ai appris au cours des voyages à ne pas me fier à ce genre d'impression. Je ne suis pas timide mais sans mots pour Gerardo, mais heureusement il me pose quelques questions auxquelles je réponds du mieux que mon niveau de langue me le permette. Je ne craint pas cet homme qui m'a l'air très sympa, je me laisse guider à mon instinct.
Je l'ai rencontré il y a quelques jours sur le site couch surfing. Je lui ai envoyé mon message standard pour trouver un lieu où me loger gratuitement une ou deux nuits. Ce qui m'évite de payer l'auberge et me permet de rencontrer des gens. Je reçois une réponse de sa part un ou deux jours après avoir envahi les boites aux lettres des couch surfeur de Grenade. Il me dit qu'en gros y'a pas de problème pour qu'il m'accueille. Il me demande ma date d'arrivée me dit ses disponibilités pour venir me chercher éventuellement, je lui donne donc mes horaires d'arrivées. On se donne en quelque sorte rendez vous le mardi 15 à 18h30, heure initiale d'arrivée. Je ne savais en fait pas combien de temps je pourrais rester chez lui, ni son adresse, ni si il fallait amener un duvet, ni si j'allais être nourrit en arrivant, ni rien d'autre que son numéro de téléphone, le fait qu'il est un fils et qu'il soit camionneur. Et pourtant je ne m'inquiète pas du tout. Je n'ai même pas de plans de secours si je dois quitter leur famille rapidement. Je ne sais pas où il y a d'auberge, combien de temps ça prend en moyenne pour trouver un appart. Je pars à la rache complètement, mais pire que quand je suis partie au Pérou.
En arrivant j'ai fait la connaissance d'Alex le fils de Gerardo, puis d'un américain Bob aussi hébergé pour quelques jours. Et un peu plus tard Azucena, à ma grande surprise dans la mesure où c'était aussi le prénom de la femme chez qui j'ai vécu au Pérou, est arrivée. Une jeune femme de 28 ans d'origine équadorienne.
A peine arrivée je me retrouve traductrice anglais/ espagnol, et donc espagnol/anglais. Mon cerveau avait des connections qui ne se faisait pas très bien pour la conversion de ma langue natale en deux langues étrangères. Cependant, je faisais mon travail de traduction tant bien que mal, ce qui me permettait aussi de ne pas avoir à parler de moi et de répondre à des questions.
Le soir même je ne savais rien de ce qui allait se faire le lendemain. J'étais partie dans l'idée de chercher le plus rapidement possible un appart étant donné que je ne savais pas combien de temps je serais la bienvenue chez eux. Mais en allant me coucher pleine de fatigue et le dos en compote, je leur demandais à quelle heure fallait ce lever... approximativement à 8h30, mais pourquoi, pour qui, comment?
(Mercredi 16 septembre)
Je m'exécutais le matin, et partais en voiture avec l'Américain et Geraldo sans savoir où on allait. Nous arrivons par une route de montagne à un point de vue magnifique sur toute la ville.
Sur le bord de la route il y avait un « tabla flamenca », bâtiment superbe avec céramiques, ornement,
Nous nous engouffrons dans le labyrinthe d'Albaycín pour la première fois. Je suis subjuguée par l'endroit. Je découvre le vieux Grenade, le quartier le plus beau, notre Montmartres à Paris, notre Bouffay à Nantes (notre base sous marine à Saint Nazaire, hihi). J'ai ma chemine sous le bras avec mes numéros de téléphones, me demande quelle va être le programme, mais le laisse guider dans les rues. Nous surgissons sur une place. La vue est absolument magnifique. Notre américain tient absolument à prendre tout pleins de photos. En même temps des gens jouent de la guitarra Flamenca ce qui nous met directement dans l'ambiance andalouse.
Notre américain est venu à la recherche d'amis danois dans un lieu dont il ne connait qu'à peine le nom, sans numéro de téléphone, avec seulement une heure approximative de rendez vous. Nous montons, pas sans peine, vers Sacromonte où il y a beaucoup de Cuevas, qui sont des troglodytes. Elles sont habitées par des jeunes hippies en général. Mais il se trouve par là aussi des hôtels, des chambres à louer. Je regrette de ne pas avoir pris mon appareil photos. Les photos en auraient certainement plus dit que mes mots.
Nous abandonnons Bob à ses amis et redescendons ses rues que l'on a eu tant de mal à monter. Mais c'est chance qu'il est des côtes rudes et fatigantes à monter pour que le plaisir de les redescendre soit d'autant plus intense (philosophie de Marianne en toute justesse). Mon ressenti premier de la ville est immédiatement chassé par la balade que nous effectuons ici. Je m'extasie devant une pancarte coca cola écrite avec une belle lettrine et fondu dans un arrière plan calligraphié. Je n'ai que mes yeux pour le voir et mon coeur pour m'en réjouir parce que je ne peux pas expliquer cela par mes mots à Geraldo qui en plus ne doit plus être sensible à ça. Nous débouchons le long de la rivière de Grenade là où la montagne prend racine pour porter sur son dos jusqu'à son sommet l'Alhambra, laissant sur ces reins quelques bâtisses anciennes. Il y a ici plus de touristes dans marchant armés de leur appareil photos, de leurs chaussures de rando, de leur petit short aux bords retroussés, et ombrant leur yeux de leur casquette ou chapeaux. J'entends baragouiner dans toutes les langues, mais finalement peu en castillan. Nous partageons difficilement la route avec voitures, mobylettes, poussettes, passants... Dans un troisième plan, au delà de l'urbanisme, on peut voir les montagnes, comme une mère bienveillante protégeant ses enfants. Nous allons plaza Nueva et mon guide m'explique que la rue Elmira qui la borde est la rue à tapas la plus fréquentée par les étudiants à grenade. Les tapas y sont pas chers et on est bien servi.
Je vois sur un mur une affiche où il est écrit qu'il y a des cours de salsa cubaine gratos tous les dimanches soirs. Je me mets déjà à me faire un programme dans la semaine et aller danser dans la chaleur de cuba dans les rues de Grenade à la rencontre des gens. Nous sommes arrivés dans le centre ville et le charmant Albaycin s'est transformé en centre ville banal, aux enseignes internationales, aux nombreuses banques, aux fast food, magasin de fringues, etc.... Nous allons à l'office du tourisme prendre un plan de la ville, que je n'imaginais pas être dans le futur mon objet le plus précieux, et des info. Je prends la carte et la bonne femme me demande si je n'ai pas besoin de plus d'info avant de partir, mais je ne savais pas quoi demander puisque je ne savais pas ce que je cherchais. Je lui répondis donc « estoy buscando un piso a compartir. Estoy estudiando a la facultad de INEF. »
« Vale!..... » elle commence à m'expliquer les quartiers où il ne faut vraiment pas aller, genre El Poligono, les quartiers sympa où ça bouge bien, etc...Je n'avais encore aucune idée des facteurs que j'allais mettre en comparaison pour faire mon choix dans les appart.
Nous rentrions à Albolote. Bob arrivait peu de temps plus tard complètement énervé, il essayait de nous expliquer quelque chose qu'il avait vu qui l'avait enchanté mais je ne comprenais rien il parlait trop vite. En gros il essayait de nous dire qu'il avait visité un village de Hobbits et qu'il avait juste adoré, qu'il avait trouvé ça génial!! Il nous montre les photos et on commence enfin à comprendre ce qu'il voulait dire. Effectivement il y avait bien des petites maisons qui ressemblaient aux maisons de l'imagination de Tolkien. Et alors qu'il racontait qu'il avait lu tous les seigneurs des anneaux et plusieurs fois, il ajoutait qu'il lisait en se promenant et que ça lui arrivait aussi de jongler pendant qu'il marchait pour tuer le temps. Du coup j'ai sorti mes balles de jonglage et on s'est tous mis à jongler dans le salon.
Un peu plus tard dans la journée nous avons du visiter un ou deux appart après avoir pris des numéros sur les poteaux, cabines téléphoniques, etc....
J'ai rencontré une collègue du cours de couture d'Azucena qui cherchait aussi un appart et elle voulait qu'on fasse les recherches ensemble. Quand je l'ai vu j'ai commencé à désespérer de cet attachement soudain et je ne voulais pas chercher avec elle, elle me faisait peur, mais je ne savoir pas quoi lui dire. La première visite c'était un appart sombre et triste avec des meubles tout moches, je me suis dit que ça ne me conviendrais pas du tout, pourtant la femme avec qui j'étais censée chercher était hyper enthousiasmée.
Enfin on part Bob, Azu, Alex, Geraldo et moi vers la Plaza de Toros sous la pluie battante. Le quartier me botte bien, on prendre des numéros encore, je suis contente, y'a plein d'annonce et je ne suis pas toute seule à chercher, bien que ça ne durerait pas.
Pendant que Azu et Geraldo s'énervaient en cuisine pour nous préparer le repas, je regardais les photos de Bob sur sa maison et sa campagne. Il nous racontait ses histoires de balades, etc... Puis un peu plus tard il me raconta comment il avait pu être complètement drogué à une période de sa vie.
Je suis surprise par ces révélations qui dans le fond ne me concernaient pas, mais il semblait contente de pouvoir en parler, mais me demandai de ne pas en parler à la famille.
S'ensuivit à ces histoires le repas. Nous avons eu le droit au repas à des spécialités équadorienne: enpanadas con chifles y un cola cao. C'est à dire: la enpanada c'est de la pâte de pain que l'on forme en un grand cercle, on y glisse du fromage, on plie en deux et on fait frire. Los chifles sont des rondelles de bananes frites qui donnent des sortes de chips de banane, et le cola cao est une marque de chocolat en poudre pour faire un chocolat chaud qui accompagne l'ensemble. Autant dire un repas très équilibré. On ne se demande pas pourquoi il y a des problème de sur-poids en Espagne et en Équateur surement aussi. Néanmoins c'est très bon, bien qu'un peu lourd.
Après le repas Azu regardait le foot, Bob et Geraldo faisaient la vaisselle et rangeaient la cuisine. Une inversion des rôles. Je trouvais ça drôle que les femmes glandent pendant que les hommes trimaient.
(Jeudi 17 septembre)
Le jeudi matin je ne savais toujours pas quel était le programme de chacun, comment je pouvais me rendre à Grenade et quitter donc ce petit village d'Albolote. Comment je faisais pour sortir sans les clés, à quelle heure rentraient les uns et les autres. Je ne savais pas si il y avait du monde encore dans l'appart, mais bientôt alors que j'écrivais mon voyage en bus, Bob sorti de sa chambre. Il préparait ses affaires pour partir à d'autres aventures en Europe avec sa fille. Nous échangions encore quelques phrases puis on s'est dit au revoir en espérant pouvoir se revoir dans nos pays réciproques.
Le temps a passé, je partais le matin à la recherche d'appart prenant le 122 arrivant à Caleta. Je m'allumais une clope à l'arrivée, me posais deux secondes sur un banc sortant la carte, et regardant les contacts que j'avais trouvé la veille. Je réfléchissais à ce qui serait le mieux à visiter: à quelle heure? où? Il fallait penser en économie de temps et de distance parce que je n'avais que mes jambes pour me déplacer. J'allais dans un cyber et passais deux trois coups de fil et quand j'obtenais un rendez vous dans l'instant même me précipitais dans la rue carte en main, en marchant vite. Pour d'autres j'ai du attendre toute la journée en tournant en rond pour gagner les trois ou quatre heures que j'avais à attendre. Souvent j'appelais 6 ou 7 numéros et je me disais que c'était un bon quota pour la journée. Je visitais 3 ou 4 appart et promettais aux gens un appel pour bientôt. Je rentrais lessivée le soir. Et me disais qu'il fallait que j'accélère le pas. Ça faisait déjà quelques jours que j' étais chez eux et ne voulais pas abuser de leur hospitalité plus longtemps. Je voulais aussi être débarrassée de cette corvée de chercher encore et toujours.
(vendredi 18 septembre)
Le vendredi je visitais un appart et sans prendre le temps suffisant pour réfléchir et un peu à dépit, j'ai prit un appart. Il était grand lumineux, il y avait cependant peu d'ame et beaucoup de déco kitch, les meubles étaient pas super non plus. Mais il était pas trop mal placé, on avait une vue sur les montagnes, il y avait une piscine. 170 euros par mois.
En rentrant le soir avec les clés en main chez Azu, elle me fait une tête bizarre l'air de dire: « tu t'es pas un peu trop précipitée ». La première question de G a été « tu connais tes coloc? Tu sais que c'est un facteur hyper important aussi. De plus tu paie le mois de septembre en entier alors que tu pourrais ne rentrer qu'en octobre ». Nous on te garde aussi longtemps que tu veux. « même toute l'année » ajoute Azu.
En gros j'avais fait une connerie. Je ne savais plus quoi faire. C'est vrai que l'idée d'économiser le mois était intéressante, le fait de ne pas connaître les coloc jouait beaucoup aussi. Le prix s'ajoutait à ça en plus et la perspective de trouver quelque chose de beaucoup mieux me poussais à retourner les clés et reprendre les sous. Le sur lendemain je récupérais mes sous et rendais les clés.
(Samedi 19 septembre)
Je me promenais avec l'idée en tête de m'acheter une tenture pour donner un peu de vie à ce qui sera mon futur chez moi. Je me promenais à vue dans les rues de Grenade toute seule une fois encore. Je découvrais la cathédrale et dans son long une boutique bien intéressante. Il y avoir sur des présentoirs des épices de toutes les couleurs dans des paniers aux bords rouge, ainsi que des thés faisant voyager à chaque inspiration que j'exerçais au dessus et par le nom sortant tout droit de contes.
Je m'abandonnais à entrer et m'achetais de la sauge et de l'encens. Un peu de plantes pour soulager les maux et réchauffer le cœur et de l'encens pour voyager quand on est seul dans une chambre loin de ses amis et de sa famille.
Dans des mini rues je trouvais maintenant des commerçants arabes et m'accaparais une tenture.
Une fois posée sur le place Biba Rambla je vis le message de Jo qui était sur Grenade et me proposait de se faire un truc.
On se retrouvait à Plaza Nueva quelque temps plus tard pour prendre des tapas avec des amis à lui. On planifiait notre soirée.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire