mardi 29 septembre 2009

Mon voyage aller

Jueves 18 de septiembre.

Mon état avant le départ
Mon corps vibrait d'une seule et même corde dirigé par un coeur battant enfermé dans les bras crochus de ma cage thoracique. Voilà comment je décrirais mon état les quelques jours avant mon départ. Mais Mme Luby à travaillé de chœur avec moi et nous avons réussi à tout débloquer ou presque.
Quai Baco
Un voyage en car qui a duré de 21h15 à 17h30. De quoi avoir mal au dos et mal aux fesses.
Quai Baco, je suis en compagnie de maman, mamie, papa, Emlyn et Lila. Mes bagages sont lourds et encombrants. Je les étiquette et m'en vais rejoindre ma troupe. L'heure n'est pas aux pleurs mais à l'excitation, mon cœur palpite et mon souffle est court. Je n'ai plus le temps de dire un dernier mot à chacun d'entre eux. Juste un au revoir, rien de très élaboré, pas de belles paroles pour souder notre amitié, notre fraternité. Seulement un bisous et quelques mots banals lancés rapidement.


Lila et Emlyn me font la chorégraphie des Stapsiens et je sens quelques larmes montées. Mon voisin d'à côté rigole à les voir faire les clowns et j'ai un peu honte, mais suis contente tout de même. Ils s'y mettent tous à faire les guignolo dehors, jusqu'à ma tendre grand mère jouant avec son foulard.

Un moment que je n'appellerais pas solennel, mais précieux quelqu'en fut la précipitation dans laquelle il s'écoula tel un sablier ne donnant pas de dernière minute au dernier grain de sable tombé dans le tas de sable blanc.

Première rencontre eurolinesienne
La route est longue, la nuit déjà à recouvert le ciel et assombrit la ville. Nous roulons dans Nantes tel un sentinel, ou encore une chenille glissant lentement dans l'herbe haute.
L'inconnu à côté de moi me devient plus intime, le voilà devenu espagnol, il voyage vers Bilbao et est parti de Rennes. Il etait en France pour quelques jours et s'en retourne seulement quelques semaines en Espagne avant de poursuivre son master en informatique.
Le film commence, nous levons tous nos têtes vers l'écran, sauf les deux voisines courageuses qui lisent leur bouquin, et regardons Hidalgo. Massacre d'indien voilà les premières images que nous pouvons observer. Je me sens touchée par ces images de violence envers un peuple qui fut le mien il y a de cela quelques siècles et de qui je suis donc issue. Certains ont survécus et grâce à ça nous avons pu irriter de ce précieux cadeau d'être leurs descendants, descendants des gardiens de la terre, du peuple de la Mère Terre, des détenteurs des secrets les mieux gardés du monde des esprits et de la Nature.

J'hésite entre continuer la conversation avec mon voisin, dormir et regarder le film. Je décide rapidement de ne pas parler à mon voisin, mais je n'arrive pas à me décider pour ce qui est de dormir ou regarder le film. Finalement je regarde le film, je ne pourrais pas dormir avec le bruit.

Le film terminé je m'endors tout comme la majorité du car, mon voisin y compris. Ce n'ai qu'à une heure que nous nous arrêtons pour dîner en ce qui me concerne. C'est un met délicieux que je m'achète que l'on appelle plus couramment sandwich jambon beurre. Je m'empiffre rapidement car personne ne sait quand on va retourner dans le car et je voudrais pouvoir fumer ma clope avant.

Changement de place
Une dame rentre plus tard avec deux enfants, seule la place à mes côté s'est libérée de mon espagnol descendu à Bilbao. Je vois le coup venir que je vais avoir le bébé à côté de moi. Finalement on me demande si je veux bien me mettre ailleurs. Je me retrouve dans le siège de devant au côté d'une jeune fille emmitouflée dans sa couverture, mes jambes n'entrant pas totalement dans l'espace qui m'est imparti. Je dors le cou courbé, les jambes dans le vide du couloir et la tête tombante.

Non je veux pas qu'on m'oublie!!!
Il doit être 6 heures quand nous descendons dans un hangar à car pour aller aux toilettes. Me voilà enfermée dedans. Je prévient alors les dames qui sont avec moi de s'éloigner de la porte si elles sont devant. Mais à force d'obstination, je finis par réussir à ouvrir la porte sans escalader. Je me revoyais déjà comme lors de mes examens de BTS pendant une épreuve en train d'escalader les chiottes. Je sympathise donc avec deux bordelaises d'un certain âge déjà qui s'en vont marcher quelques semaines en Espagne. Voilà maintenant que nous ne pouvons pas entrer dans le car qui est en train de prendre de l'essence. Les portes sont fermées et le conducteur nous demande de nous éloigner. Le voilà qui redémarre et commence à avancer au devant de nous. On commence à s'inquiéter et à courir derrière. Nous remontons enfin dedans et je me mets à discuter avec ma voisine elle même bordelaise qui s'en va en Erasmus à Cordoue. Nous décidons après coup de continuer notre nuit avant que le jour ne se lève.

Le fameux Puente del Quintana
Ce n'est que deux heures plus tard que nous arrivons à Puente del Quintana qui se trouve à Burgos. Je fais connaissance avec Charlie, une jeune fille de Bordeaux également. Elle, s'en va en direction de Malaga. Elle part trois mois chez sa soeur en vacances pour ensuite partir travailler en Angleterre. Elle ne semble encore pas très réveillée, mais me paraît sympa. Nous retournons vers le car pour être sur de ne pas le louper au moment de son départ comme je l'avais fait il y a deux ans en allant à Madrid.


Deux heures de retard. Alors que Charlie dormait et que Emeline nous avait quittée, je commençais à discuter avec un homme de plus de 75 ans en espagnol. Il était originaire d'Allemagne, mais vivait depuis 1975 à Grenade pour le travail. Il était parti rendre visite à sa famille en Allemagne et avait donc déjà passé 28heures dans le car. Quelle folie tout de même!


Des oliviers, de vastes étendues d'herbes sèches, un paysage un peu aride où ne poussent que de la végétation rase. Du nord au sud ces paysages ne varient pas beaucoup. Nous arrivons sur une petite aire d'autoroute où il est logé un restaurant. Bâtisse au toit bas au couleur rouge ocre et à la devanture comme dans les film, ornée de bords sculptés. Nous entrons avec Charlie à l'intérieur observant tout au alentour. Je m'arrête d'abord devant une vitrine de couteaux. Puis dans une pièce séparée nous trouvons là un long comptoir où fume un espagnol sa cigarette. Un ventilo tournant au plafond, des mouches volantes, des serveurs en nage derrière le comptoir, des tabourets pour s'accouder à hauteur du comptoir. Dans les vitrine, acras et autres spécialités se bousculent. 4€ l'assiette avec un peu de tout, un coca et nous mangeons nos plats froids avec Charlie. La porte des toilettes est tallée dans un bois que j'appellerais d'après mes propres termes, brute. Derrière la porte sont dessinés sur de autres portes une femme élégante rappelant les Andalouses dans leurs grandes robes et sur la porte des hommes des gentlemen. À l'intérieur une vaste pièce aux murs carrelé avec le style espagnol. Les grandes portes de l'intimité annale et vaginale sont sculptées. De grands miroirs couvre un pan du mur face aux toilettes. Je me sens dans le luxe à l'espagnol.
Dehors les mouches sont en nombre. Les gens sont éparpillés sur les marches, derrières les barrières surélevées de la façade du restaurant, derrière un arbre. Charlie et moi sommes assises le long du trottoir, je fume ma cigarette dans ce décor nouveau sentant un air d'aventure du far west bien qu'en réalité il soit plus propre du far south. Le vieil homme qu'on appelle Bernard, Bernardo, Bern vient nous rejoindre. Il est vêtu d'un pantalon de toile jaune avec des carreaux, son doigt dépassant d'une des poches trouées. Grand, fin, de larges épaules fines, des cheveux très blancs, une petite moustache, et de petits yeux bleux, un petit sourire bienveillant et un peu de malice. Il me fait sourire, il est charmant ce vieil homme, il ne doit plus avoir toute sa tête d'après ce qu'il m'a lui même fait comprendre, ni même toute son audition, mais il n'a pas perdu sa langue et aime à papoter avec nous. Il nous parle de l'époque où il rencontra sa femme. Ils partirent en direction de l'Allemagne pour qu'il puisse présenter sa femme à sa famille. Sur le chemin, beaucoup plus long qu'aujourd'hui, ils passèrent par Bordeaux et ce fut une nuit inoubliable qu'il passa avec sa femme dans un lit, nous dit-il, confortable en comparaison au siège du car. Une ville qui a pour lui un sens, une histoire, une âme fantomatique d'un passé lointain. Charlie galère à comprendre et à parler, mais essaie de participer comme elle peut à la conversation.

Nous reprenons enfin le car. La femme qui m'avait délogée de ma place de manière peu courtoise, m'interpella doucement et me dit « ils ne vendaient pas de bonbons, alors je vous donne des pêches pour vous remercier de m'avoir libérée la place pour ma mère et moi ». Je la regarde avec un sourire bienveillant et la remercie de tout coeur, mais qu'il ne fallait pas, c'était normal.

Nous retournons dans nos rêves avec Charlie et quand nous rouvrons enfin les yeux nous sommes dans la montagne. Nous parlons de tout et de rien. Nous débattons écologie, voyage, et surtout nous rigolons d'un rire nerveux des suite d'un long voyage, nous sommes fatiguées et contentes de notre rencontre. C'est une jeune femme de 21 ans, les cheveux très courts, laissant couler le long de ses oreilles deux petites pattes. Des yeux bleux rougis par l'air du car, la fatigue et son allergie aux acariens. Un sourire sincère et un rire venant du coeur. Son oreiller rose pâle sur ses genoux, ses mouchoirs dans le filet devant les jambes, nous discutons encore et encore comme si nous nous connaissions, sans jugement, sans timidité, sans limites. Nous savons que la rencontre est éphémère, nous ne cherchons pas à tout raconter qui nous sommes, se que nous faisons dans la vie, nous partageons seulement des opinions, des visions des choses et du monde. Sa sœur est venue en Espagne avec son sac à dos et son français pour seul langage et a attérit près de Malaga après avoir fait du woofing. En hippy elle est partie, en compagne elle vit maintenant depuis un an dans ce pays aux milles saveurs.

2 commentaires:

  1. coucou cousine bon ba jespére que tout va bien pour toi aparament c cool donc profite bien bisous ta cousine eve

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  2. ma chère nièce
    Quel voyage! Bon à la fin je suis gourmand j'aimerais savoir comment cela se passeaprès , à Grenade. Mais en écoutant la mamie et la maman il semble que le pullze semble bien fonctionner et que tout va au mieux dans le bon sens; Gros bisous portes toi bien alain G

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