Albaycín
La guitare résonnait contre les pavés de la petite rue, accompagnée du son mélodieux du violon et de la chaleur de la voix de ce jeune garçon aux cheveux longs dredés dressé le long des murs de pierres d'Albaizin. Le coffre de la guitare ouvert en guise de réceptacle pour pièces de monnaies généreusement lâchées d'un porte feuille, ou d'une poche d'un passant enthousiasmé par l'âme se dégageant du lieux et de cette musique envoutante au tonalités Andalouses.
Comme incrusté dans la pierre un bar fait l'angle en face des musiciens. Les gens y sont assis tranquillement buvant leur bière, parlant fort et dégustant leur tapas et profitant de l'ambiance musicale qui leur est offerte en spectacle. Le jour commence légèrement à se perdre derrière les murs, seule une lumière bleutée se reflète sur les murs blancs de cette cité Arabe ancienne. De ruelles en ruelles nous nous enfouissons dans l'Albaycin. Sur la note de souvenir que nous nous contons l'un et l'autre, s'ajoute la merveille de ce paysage urbain. De grandes maison aux arches sculptées et aux calligraphies d'Orient qui ornent leur porte qui semble blindée, mais qui laisse entrevoir par le petit carré grillagé l'intérieur. Des jardins où se confondent plantes exotiques aux longues tiges d'un vert intense, et mosaïques des murs d'où s'allongent des chemins pavés bordés pierres arrondies. Ce n'est qu'en un coup d'oeil perdu que je pu me glisser dans cet intime lieux de riches propriétaires.
Nous poursuivons notre rencontre avec le monde aux saveurs d'Orient sur les pavés glissants et toujours avec la même difficulté, mais transportés par la richesse du lieu. Un vrai labyrinthe où il serait très facile de se perdre. Les ruelles ne laissent rien entrevoir au delà, seulement les murs qui constituent les parois de la multitudes d'organes que compte ce corps bossu et charnu qu'est l'Albaycín.
Nous arrivons enfin sur la place qui surplombe la ville et nargue l'Alhambra sur l'autre pan de la Sierra Nevada. Beaucoup de gens admirent le paysage.
Quelle splendeur! Le ciel est un mélange de rose, orange, bleu confondus dans l'horizon. La ville en est repeinte et n'a plus du tout le même aspect que dans la journée. Elle devient un décors de paysage fantastique. Mais quand on regarde plus à l'Est, on se tait devant l'impériale posture de l'Alhambra nichée au bout de la montagne et surveillant d'un oeil strict la ville où les oiseaux de nuit se bousculent dans les bars. Les ombres de ses jardins se profilent dans l'obscure lumière de la nuit presque tombée. La Sierra Nevada s'étend à perte de vue vers l'Est toujours et perse de ses sommets le ciel, gravissant les nuages. On peut apercevoir au loin le reste de la forteresse du Royaume Arabe. Comme l'épine fissurée, cassée, rompue de la colonne vertébrale d'un palais ancien, où vivaient dans une vigilance de chaque jour, un peuple qui se battait contre les Chrétiens jusqu'au 15 ème siècle.
Se côtoient sur la place où nous nous trouvons, Eglise Chrétienne et Mosquée, emprunte d'une Histoire religieuse houleuse, mais illustration d'une cohabitation possible aujourd'hui.
Nous repartons une fois la nuit tombée totalement et c'est en aveugle que nous nous profilons dans les ruelles sombres sans problème. Nous débouchons dans la venelle du thé. Des salon de thé à perte de vue ornés de tentures, et aux devantures digne d'un décors des milles et une nuit. Des sachets de thé pour deux euro, des bijoux, des vêtements, des services à thé... L'encens se mélange avec l'air ambiant et nous fait rêver. Je cherche comme envoutée d'où proviennent ses senteurs qui m'enivrent. Les ruelles silencieuses ont laissé place à la frénésie des venelles et rues à Tapas.
C'est en espagnol que nous poursuivons la conversation et entrons dans un bar pour commander deux Sangria et leurs tapas qui vont avec. Nous sommes Rue Elmira, près de la Plaza Nueva. Le quartier des bars à tapas, celui où tous les jeunes se retrouvent pour partager un moment ensemble.
Puis comme un bras qui s'allonge, les pavés continuent leur chemin entre la montagne d'Albaycín et la Gran Via. C'est le coin des hippies, des junkies, des SDF. Mais c'est tellement beau. On est dans une époque gothique, où les façades sont de pierre et s'élèvent dans le ciel toute droite presque à lécher le balcon d'en face. Les murs sont parcourus de tag. Dans le creux de la roche coule une fontaine d'eau potable. Je suis seule, je rentre chez moi. Je suis fatiguée, mais contente. Le bus démarre, c'est la fin de la soirée pour moi, il est 23heures, c'est le début pour d'autres.
mardi 29 septembre 2009
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