mardi 8 décembre 2009
portrait d'Hommes malades (vision très engagée)
Ruelles sombres, air vif qui tranche la peau comme des lames de rasoirs, ambiance chaotique.
Une femme titube sur les pavés. Une bouteille dans une main, et se balançant le long de son corps, son autre bras où les os accrochés à son omoplate pendent nonchalamment en rythme avec ses pas. L'éther ronge ses viscères, son foie et, comme un feu de signalisation, rougis son visage couvert d'une touffe de cheveux blondis, où déjà ses yeux sont vagues et sans expression. Elle parle toute seule, elle est sans but apparent. Sans doute n'a t-elle pas de chez elle.
Sa destination: la rue, sa maison: quelconque coin de rue, muret ou encore seuil de banque.
Elle est jeune et pourtant son corps paraît comme une sculpture vieillie par une vie de bohème.
Le même portrait se répète tout au long de la Calle Elvira. Des personnages, attaqués par une vie qui n'a pas été clémente avec eux, sont là, dans ce décor lugubre, assis ou titubants et nous fixent intensément de ce regard vide. L'un me demande une cigarette, un autre, portant sur ses épaules un vieux téléviseur et chantant, me demande une cigarette à son tour. Un monde nocturne qui contraste avec celui du jour où défilent les touristes, les badauds, les spectateurs et admirateurs d'une ruelle aux tons orientaux et aux contours médiévaux qui les font, nous font, voyager dans un autre temps au milieu d'une ville moderne aux mêmes enseignes de multinationales que dans n'importe qu'elle grande ville d'Europe et du monde.
Portrait romancé par effet de style, mais qui est le résultat, lui réel, d'une humanité malade, d'une maladie sans vaccin découvert, jusqu'ici, par notre tendre et chère pharmaceutique politique.
Certains choisissent volontairement de s'éclipser de ce monde, dans une montagne moins sauvage que la ville, vivant comme nos ancêtres, dans des grottes. D'autres subissent les contre coups de cette maladie et ne sont pas seulement, ceux de la rue qui n'ont pas le sous, mais aussi ceux qui vivent dans l'abondance, également perdus, voire, parfois plus que ceux qu'on appellent "marginaux", "SDF", "chômeurs", etc... Perdus dans leur être, étouffés par la société matérialiste tant idéalisée par de nombreux rêves d'un Eldorado occidental.
Les jeunes cherchent leur identité oubliée dans le précipice creusé par leurs ancêtres au court de l'histoire. Ce donnent des styles conventionnels ou originaux pour se sentir appartenir à la néo-tribus sociale construite de toute pièce par des images véhiculées à la télé, à la radio, dans l'institution actuelle, par nos politiques, par nos parents, qui sont dans l'inconscience d'être, eux aussi affectés et ne le font pas de manière volontaire.
La confusion croît au court de la vie de chaque individu, la maturation nous plonge dans l'incertitude, le doute, le flou sur le but de notre expérience dans l'incarnation, notre raison d'être. Cet état dubitatif n'apparait que par périodes, il surgit de la profondeur obscure de notre Être. On préfère laisser à la trappe ces questionnements, se réfugiant dans la pseudo stabilité de notre état, dans le confort (ou pas) de notre maison, de notre situation économique, au sein de la famille qui nous donne un rôle. Mais le père, la mère, qui voit son enfant grandir et quitter le nid, finit parfois par ne plus savoir quelle est sa place, son rôle, s'il en a un (ce demande t-il). Le jour où la stabilité financière se retrouve bouleversée par la crise, le stress commence à envahir l'individu jusqu'à suer dans ses pores. Quand il s'agit de se séparer de son conjoint, alors c'est une nouvelle personne qui doit se reconstruire. A 40 ans souvent, les yeux s'ouvrent brutalement sur une réalité : la vie n'a été qu'une illusion. On est comme à un retour à l'adolescence, à se rechercher une fois de plus. Cela fatigue le corps et l'esprit, que l'adolescent lui à les ressources pour combattre plus facilement.
Triste tableau que je dépeints là. Ce n'est que ce que je pense maintenant, à ce moment précis et je ne considère pas cette réflexion comme un destin inéluctable.
Je crois même que les preuves qui m'ont été données de voir des vies saines et harmonieuses sont encourageantes et me donnent de l'espoir dans la noirceur de la peinture. Il y a toujours un point lumineux qui conduit vers le soleil, vers l'accomplissement de l'être, une frange d'or dans un ciel nuageux.
Posons nous plus souvent pour se retrouver soi même, méditons sur nous même et la vie qui nous a été offerte d'expérimenter, montons en haut de la colline pour percevoir le monde de plus haut et élever notre pensée. Aimons nous, nous -même et aimons les autres, nos ennemis en premier. Soyons satisfaits d'être plutôt que d'avoir.
Un week end à la campagne c'est génial! Mais je crois que ce n'est pas suffisant. On porte sur notre dos une charge lourde et encombrante où que l'on soit. C'est, à mon sens donc, à l'intérieur qu'il faut chercher la sérénité, l'environnement ne peut que y contribuer mais tout vient de nous même.
Après avoir déballé mes états d'âme, avoir provoqué, je vais m'arrêter là pour aujourd'hui et reposer mon esprit enflammé et le votre, lecteurs quelques vous soyez.
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je suis fan =)
RépondreSupprimerMerci à ma ou mon fan anonyme. Bien que j'ai une petite idée (je crois) de qui ça peut etre. Mais bon une signature m'en dirait plus quand meme.
RépondreSupprimerA bientot
c'était signé caro ^^ on a eu de la neige aujourd'hui dans le 44, c'était sympa. J'espere que tu vas bien. gros bisous
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