(Del Lunes 29 de Marzo al Domingo 3 de Avril)
Une semaine entière de processions et de fêtes religieuses dans Grenade. Du lundi 29 mars au dimanche 4 avril. Les rues de Grenade étaient absolument blindées. Au loin on pouvait entendre les fanfares, les tambours et les trompettes résonnaient, et se répercutaient en écho dans la montagne et contre les murs des maisons.
Davi me raconte énervée, qu'elle en a marre de ces putains de processions qui l'empêchent de rentrer chez elle, qui bloquent la ville. Elle considère cela comme une agression, une sorte imposition de la religion catholique sur les athées. Que tous ces gens qui manifestent pour leur foi en Dieu ne donnent pas la parole aux gens comme elle. En gros, elle déteste cette semaine où les catholiques sortent le grand jeu.
En accord avec elle, Billy me tient le même discours enragé. Il me raconte qu'il ne peut même pas rentrer du taff tranquillement, sans se faire agresser par les « vieilles mégères », qui l'empêchent de passer et font passer son empressement de rentrer chez lui pour un blasphème, pour un manque de respect.
De l'autre côté du pacifique, de son PC à Lima, Azucena me fait savoir qu'elle passe la semaine Sainte dans le respect profond de la religion et remarque qu'à Madrid les jeunes perdent de plus en plus la foi, mais elle loue les bienfaits des processions Andalouses.
Moi en attendant en pure touriste, je vais voir à quoi ça ressemble.
Mercredi 31 mars: procession gitanes
« S'il y a bien une procession à voir c'est celle des gitans », me dit-on.
Je croise Inma ma voisine en revenant des poubelles. Elle me parle de la procession des Gitans dont j'avais déjà entendu parlé et me propose d'y aller avec elle et ses amis. Je me dis que pourquoi pas, c'est sûr de toute façon j'y vais. J'en avais parlé aussi avec Oscar le mexicain, qui doit y aller avec des potes de Madrid.
Un peu plus tard, Elodie du quatrième sort la tete par sa fenêtre et m'appelle: « eh! Ça te dis d'aller à la procession gitane ce soir? ». Je lui réponds que oui et même que j'étais déjà en plans avec sa coloc.
Nous prévoyons alors de nous rendre tous ensemble là bas ce soir.
Mon téléphone sonne, j'étais chez Elo à manger pour ensuite aller à Sacromonte dans les Cuevas (grottes) : « ALICIAAAAAAAAAAA!!! T'es sur Grenade? Faut qu'on se voit!!, là je mange, mais on se tient au courant dans l'aprem pour se voir » (il était déjà 17h quand même et on mangeait le repas du midi).
Les flics sont au bas de la grotte où habite Shane. On passe entre eux et on tire le vieux grillage de fer rouillé pour monter en file indienne sur un petit chemin caillouteux jusqu'à la cueva de Shane.
On est derrière la muraille de l'ancien Empire Maure. Dans la montagne. On est entre la nature et l'urbanisation. Les flics sont là pour couper l'électricité de la grotte sur demande du voisin du dessous. Ils les a appelé sous prétexte qu'il y avait des poubelles sur le terrain. En fait, ils sont venus pour couper l'électricité, voler le projecteur et intimider. Parce que ce voisin veut construire sur ce terrain, il n'a aucun droit pour cela, mais corrompt les flics pour qu'ils dissuadent les jeunes qui vivent là d'y rester.
Je réussis à avoir Alicia, mais il faut que je la cherche un certain temps avant. Nous avons déjà mangé le Bizcocho, mais on nous sert un tasse de thé pakistanais, dans des gamelles.
Le vent commence à souffler et l'ombre de la muraille nous apporte la fraîcheur.
On se décide enfin à redescendre pour se préparer pour la procession. Il doit être bien 20h30 déjà.
Puisqu'on passe part chez moi, tant qu'à faire boire un petit coup. Du "Tio PEPE" !
On repars de chez moi. Il est déjà 23h30. Nous pénétrons les ruelles sombrent de l'Albaycín pour enfin arriver à la côte de Sacromonte. Un océan de badauds!! Nous nous engouffrons dans les ruelles et suivons la procession par en haut. Le décors est fabuleux. Nous sommes immergés dans le Sacromonte, El barrio de Flamenco aux murs blancs. C'est purement la fête ! Il y a des gens partout ! Des éclairages bas, de la musique, des gens qui chantent, des bars aménagés aux portes des maisons,... Nous avançons à petits pas sur les pavés en pentes et manquons de tomber. Nous nous glissons dans la foule et tendons à rejoindre le bas.
Enfin nous y arrivons, nous nous posons le long de la route, face à la Alhambra à attendre la procession que nous avons devancée. Nous nous prenons une bière au bar sur le bord de la route, et respirons les odeurs de barbecue. Des gitans chantent et dansent, nous nous approchons pour chanter avec eux. Nous avons perdu Oscar et ses amis. Mais Alicia, Maël, Inma, Flora, Elodie et les amis d'Inma sont encore tous là.
Les fanfares se rapprochent, nous sentons la tension qui monte, les gens se taisent, se rangent, et enfin apparaît Jésus sur les épaules de ses pauvres martyres. Les fanfares jouent maintenant devant nous comme un ras de marée emportant tout sur son passage par ses vibrations et ses décibels.
Puis,... grand silence, seul la voix criante d'une femme sur les hauteurs résonne, elle chante une cantate douloureuse et heureuse en même temps. Les milliers de gens se sont tous tus pour l'écouter. Les frissons me monte dans le dos. C'est solennel. C'est beau!
Nous repartons de nouveau le long de ce village gitan aux murs blancs.
Nous ne pouvons ni aller de l'avant, ni retourner en arrière, nous sommes littéralement bloqués. Cependant, saisissant notre chance lors d'un arrêt de la foule, nous traversons quasiment en courant pour rejoindre le bord. Nous décidons, alors qu'il est déjà 4h du mat, de rentrer par chez nous car le froid commence à bien nous envelopper.
En chemin, des gens sont regroupés, ils chantent et tapent sur la boite flamenca. Ils dansent et partagent un moment de joie dans l'élocution de paroles tristes parlant d'amour et de Gitan. Nous y restons un instant tapant des mains et dansant, puis rentrons nous coucher.
Jeudi 1 avril: Processions
Je me sens envahie par la foule, j'en deviens soudainement claustrophobe. Gran Via est envahie, je me rend sur Isabela la Católica pour retrouver Alicia et Maël et me retrouve encerclée. Des masses de gens arrivaient de tous les côtés. Une procession en provenance de Plaza Nueva; je vois venir les grands chapeaux pointus et la vierge qui viennent de Calle Molino. A ma gauche descendent beaucoup de gens pour aller voir la procession gigantesque qui se trouve en Recogidas.
Paradoxalement, dans mon athéisme, je me mets à prier pour qu'Alicia arrive avant les procession sur la place.
Enfin nous y arrivons, nous nous posons le long de la route, face à la Alhambra à attendre la procession que nous avons devancée. Nous nous prenons une bière au bar sur le bord de la route, et respirons les odeurs de barbecue. Des gitans chantent et dansent, nous nous approchons pour chanter avec eux. Nous avons perdu Oscar et ses amis. Mais Alicia, Maël, Inma, Flora, Elodie et les amis d'Inma sont encore tous là.
Les fanfares se rapprochent, nous sentons la tension qui monte, les gens se taisent, se rangent, et enfin apparaît Jésus sur les épaules de ses pauvres martyres. Les fanfares jouent maintenant devant nous comme un ras de marée emportant tout sur son passage par ses vibrations et ses décibels.
Puis,... grand silence, seul la voix criante d'une femme sur les hauteurs résonne, elle chante une cantate douloureuse et heureuse en même temps. Les milliers de gens se sont tous tus pour l'écouter. Les frissons me monte dans le dos. C'est solennel. C'est beau!
Nous repartons de nouveau le long de ce village gitan aux murs blancs.
Nous ne pouvons ni aller de l'avant, ni retourner en arrière, nous sommes littéralement bloqués. Cependant, saisissant notre chance lors d'un arrêt de la foule, nous traversons quasiment en courant pour rejoindre le bord. Nous décidons, alors qu'il est déjà 4h du mat, de rentrer par chez nous car le froid commence à bien nous envelopper.
En chemin, des gens sont regroupés, ils chantent et tapent sur la boite flamenca. Ils dansent et partagent un moment de joie dans l'élocution de paroles tristes parlant d'amour et de Gitan. Nous y restons un instant tapant des mains et dansant, puis rentrons nous coucher.
Jeudi 1 avril: Processions
Je me sens envahie par la foule, j'en deviens soudainement claustrophobe. Gran Via est envahie, je me rend sur Isabela la Católica pour retrouver Alicia et Maël et me retrouve encerclée. Des masses de gens arrivaient de tous les côtés. Une procession en provenance de Plaza Nueva; je vois venir les grands chapeaux pointus et la vierge qui viennent de Calle Molino. A ma gauche descendent beaucoup de gens pour aller voir la procession gigantesque qui se trouve en Recogidas.
Paradoxalement, dans mon athéisme, je me mets à prier pour qu'Alicia arrive avant les procession sur la place.