lundi 5 avril 2010

Semana Santa

SEMANA SANTA
(Del Lunes 29 de Marzo al Domingo 3 de Avril)

Une semaine entière de processions et de fêtes religieuses dans Grenade. Du lundi 29 mars au dimanche 4 avril. Les rues de Grenade étaient absolument blindées. Au loin on pouvait entendre les fanfares, les tambours et les trompettes résonnaient, et se répercutaient en écho dans la montagne et contre les murs des maisons.
Davi me raconte énervée, qu'elle en a marre de ces putains de processions qui l'empêchent de rentrer chez elle, qui bloquent la ville. Elle considère cela comme une agression, une sorte imposition de la religion catholique sur les athées. Que tous ces gens qui manifestent pour leur foi en Dieu ne donnent pas la parole aux gens comme elle. En gros, elle déteste cette semaine où les catholiques sortent le grand jeu.
En accord avec elle, Billy me tient le même discours enragé. Il me raconte qu'il ne peut même pas rentrer du taff tranquillement, sans se faire agresser par les « vieilles mégères », qui l'empêchent de passer et font passer son empressement de rentrer chez lui pour un blasphème, pour un manque de respect.
De l'autre côté du pacifique, de son PC à Lima, Azucena me fait savoir qu'elle passe la semaine Sainte dans le respect profond de la religion et remarque qu'à Madrid les jeunes perdent de plus en plus la foi, mais elle loue les bienfaits des processions Andalouses.

Moi en attendant en pure touriste, je vais voir à quoi ça ressemble.

Mercredi 31 mars: procession gitanes
« S'il y a bien une procession à voir c'est celle des gitans », me dit-on.
Je croise Inma ma voisine en revenant des poubelles. Elle me parle de la procession des Gitans dont j'avais déjà entendu parlé et me propose d'y aller avec elle et ses amis. Je me dis que pourquoi pas, c'est sûr de toute façon j'y vais. J'en avais parlé aussi avec Oscar le mexicain, qui doit y aller avec des potes de Madrid.
Un peu plus tard, Elodie du quatrième sort la tete par sa fenêtre et m'appelle: « eh! Ça te dis d'aller à la procession gitane ce soir? ». Je lui réponds que oui et même que j'étais déjà en plans avec sa coloc.
Nous prévoyons alors de nous rendre tous ensemble là bas ce soir.

Mon téléphone sonne, j'étais chez Elo à manger pour ensuite aller à Sacromonte dans les Cuevas (grottes) : « ALICIAAAAAAAAAAA!!! T'es sur Grenade? Faut qu'on se voit!!, là je mange, mais on se tient au courant dans l'aprem pour se voir » (il était déjà 17h quand même et on mangeait le repas du midi).


Les flics sont au bas de la grotte où habite Shane. On passe entre eux et on tire le vieux grillage de fer rouillé pour monter en file indienne sur un petit chemin caillouteux jusqu'à la cueva de Shane.
On est derrière la muraille de l'ancien Empire Maure. Dans la montagne. On est entre la nature et l'urbanisation. Les flics sont là pour couper l'électricité de la grotte sur demande du voisin du dessous. Ils les a appelé sous prétexte qu'il y avait des poubelles sur le terrain. En fait, ils sont venus pour couper l'électricité, voler le projecteur et intimider. Parce que ce voisin veut construire sur ce terrain, il n'a aucun droit pour cela, mais corrompt les flics pour qu'ils dissuadent les jeunes qui vivent là d'y rester.



Je réussis à avoir Alicia, mais il faut que je la cherche un certain temps avant. Nous avons déjà mangé le Bizcocho, mais on nous sert un tasse de thé pakistanais, dans des gamelles.
Le vent commence à souffler et l'ombre de la muraille nous apporte la fraîcheur.
On se décide enfin à redescendre pour se préparer pour la procession. Il doit être bien 20h30 déjà.

Puisqu'on passe part chez moi, tant qu'à faire boire un petit coup. Du "Tio PEPE" !

                                             

On repars de chez moi. Il est déjà 23h30. Nous pénétrons les ruelles sombrent de l'Albaycín pour enfin arriver à la côte de Sacromonte. Un océan de badauds!! Nous nous engouffrons dans les ruelles et suivons la procession par en haut. Le décors est fabuleux. Nous sommes immergés dans le Sacromonte, El barrio de Flamenco aux murs blancs. C'est purement la fête ! Il y a des gens partout ! Des éclairages bas, de la musique, des gens qui chantent, des bars aménagés aux portes des maisons,... Nous avançons à petits pas sur les pavés en pentes et manquons de tomber. Nous nous glissons dans la foule et tendons à rejoindre le bas.
Enfin nous y arrivons, nous nous posons le long de la route, face à la Alhambra à attendre la procession que nous avons devancée. Nous nous prenons une bière au bar sur le bord de la route, et respirons les odeurs de barbecue. Des gitans chantent et dansent, nous nous approchons pour chanter avec eux. Nous avons perdu Oscar et ses amis. Mais Alicia, Maël, Inma, Flora, Elodie et les amis d'Inma sont encore tous là.



Les fanfares se rapprochent, nous sentons la tension qui monte, les gens se taisent, se rangent, et enfin apparaît Jésus sur les épaules de ses pauvres martyres. Les fanfares jouent maintenant devant nous comme un ras de marée emportant tout sur son passage par ses vibrations et ses décibels.
Puis,... grand silence, seul la voix criante d'une femme sur les hauteurs résonne, elle chante une cantate douloureuse et heureuse en même temps. Les milliers de gens se sont tous tus pour l'écouter. Les frissons me monte dans le dos. C'est solennel. C'est beau!

Nous repartons de nouveau le long de ce village gitan aux murs blancs.

Nous ne pouvons ni aller de l'avant, ni retourner en arrière, nous sommes littéralement bloqués. Cependant, saisissant notre chance lors d'un arrêt de la foule, nous traversons quasiment en courant pour rejoindre le bord. Nous décidons, alors qu'il est déjà 4h du mat, de rentrer par chez nous car le froid commence à bien nous envelopper.
En chemin, des gens sont regroupés, ils chantent et tapent sur la boite flamenca. Ils dansent et partagent un moment de joie dans l'élocution de paroles tristes parlant d'amour et de Gitan. Nous y restons un instant tapant des mains et dansant, puis rentrons nous coucher.



Jeudi 1 avril: Processions

Je me sens envahie par la foule, j'en deviens soudainement claustrophobe. Gran Via est envahie, je me rend sur Isabela la Católica pour retrouver Alicia et Maël et me retrouve encerclée. Des masses de gens arrivaient de tous les côtés. Une procession en provenance de Plaza Nueva; je vois venir les grands chapeaux pointus et la vierge qui viennent de Calle Molino. A ma gauche descendent beaucoup de gens pour aller voir la procession gigantesque qui se trouve en Recogidas.
Paradoxalement, dans mon athéisme, je me mets à prier pour qu'Alicia arrive avant les procession sur la place.







dimanche 4 avril 2010

pierdo el Norte

Vivo en la cuidad la mas preciosa de España
Su historia circula en las venas de cada individuo de esa magnifica Andalucía.

Granada de los poetas
Granada de los enamorados,
Granada de los Gitanos,
Granada de los musulmanes,
Granada de los Vagabundos,
Granada de los Románticos

Granada de las mujeres a la caballera de ébano, a los ojos penetrantes, tocando el suelo de sus largas piernas con tacones de hierro.
Sus muñecas, sus manos, sus brazos bailan una danza sensual y fogosa.
El Granada de los « I love Granada »,
El Granada de las muñecas en mini falda y con tacones, los punkes con crestas doradas, leegings, y piercing por toda parte del cuerpo, acompañados de sus perros.

El Granada de los Católicos,
El Granada de los inmigrantes que venden gafas, Cds en los bares, cinturones,

El Granada de las Flores, de las Cuevas, del Flamenco, de la Sierra, de las Callecitas bonitas, El Granada de los Arcos orientales, el Granada de los adoquines, el Granada de las teterias, de los souk, de las Iglesias, de las Prada,

El Granada a los Perfumes de incienso, de tés, de porros o el Granada a los Olores de meo y alcantarillas

El Granada de la noche, el Granada de los hippies, el Granada de las Pinturas, de las Colgaduras, el Granada de las Tapas, el Granada de la droga, de la fiesta, del libertinaje.

El Granada del Amor!

 La felicidad es interior, no exterior; por lo tanto, no depende de lo que tenemos, sino de lo que somos.. (Henry V. D.)....... 
Cómo protegerse del amor ?

Creía que nunca sería una victima del amor, de este amor que te confunde, pero me equivoque, y me ha engañado.

Pierdo el Norte, y no sé mas si pertenezco a Granada o si pertenezco a mi dulce Francia, querido país de mi infancia.
Me esta convirtiendo, me lleva, me apasiona, me deprima, me vuelvo nostálgica, me enriquece, me convierte en una mujer, me hace existir, me hace sentir las pulsaciones del corazon de la vida, una vida tan viciosa y apasionante.

J'en perds mon Nord d'être dans ce Sud!

Je vis dans la plus belle ville d'Espagne. Son histoire circule dans les veines de chaque individu de cette magnifique Andalousie. Grenade des poètes, Grenade des amoureux, Grenade des Gitans, Grenade des musulmans, Grenade des vagabonds, Grenade des romantiques, Des bêtes noires, Grenade des femmes aux chevelures d'eben, aux yeux perçants, qui battent le sol de leurs longues jambes aux talons de fer, leurs mains, leurs poignets, leurs bras entrent dans une danse sensuelle et fougueuse, Le Grenade des « I love Granada », Le Grenade des petites minettes en mini jupes et chaussures à talons aiguilles, des punk aux crêtes dorées, aux leggings, et aux piercing partout accompagnés de leurs chiens, Le Grenade des catholiques, Le Grenade des immigrés qui vendent des lunettes, des cds dans les bars, des ceintures, Le Grenade des fleurs, des Cuevas, du Flamenco, de la montagne, des petites rues charmantes, le Grenade des arches orientales, le Grenade aux pavées, le Grenade aux tétéria, aux souk, aux églises, aux prada, Le Grenade aux parfums d'encens, de thé, ou le Grenade aux odeurs de pisse et d'égout. Le Grenade de la nuit, le Grenade des hippies, le Grenade aux peintures, le Grenade aux tentures, le Grenade des tapas, le Grenade de la drogue, de la fête, du libertinage, Le Grenade de l'amour!  La felicidad es interior, no exterior; por lo tanto, no depende de lo que tenemos, sino de lo que somos.. (Henry V. D.).......  Comment se garder de tomber amoureuse ? Je croyais ne jamais être une victime de l'amour, de cet amour qui te fait te confondre, mais je me suis faite avoir. J'en perd le Nord, je ne sais plus si je lui appartiens ou si j'appartiens à ma douce France cher pays de mon enfance. Elle me change, elle me transporte, elle me passionne, elle me déprime, elle me rend nostalgique, elle m'épanouit et me rend femme, elle me fait exister, elle me fait sentir les battements du cœur de la vie, une vie tellement vicieuse et passionnante. La vie n'y est pour rien dans mon malheur ou mon bonheur, j'ai toujours vécu dans l'erreur, je me suis trompée de responsable et me suis rendue compte que j'étais la seule à pouvoir faire vaciller mon cœur dans le bonheur ou dans la tristesse. Elle me rend confuse, j'en rougie de ne plus connaître mon Nord, de ne plus savoir si je veux réellement que notre histoire ne soit qu'éphémère, qu'un souffle, qu'un rêve. Je sens le temps s'écouler tellement vite, que je m'empresse d'exprimer avec des mots cet amour qui me rendais si inconcise. Je crois que là était l'aiguille qui me blessait peu à peu me conduisant vers la passivité, le laisser aller, je ne savais pas ce qui se passait au fond de moi... L'amour.

mardi 2 février 2010

sueños del Mirador



Le blanc de son manteau brille à l'horizon, dominant la vallée, impériale, perçant le ciel de ses pics rocheux. La Sierra Nevada manifeste son imposante silhouette au loin, tapissant le décors de fond de la Alhambra.
Sur la place pavée du Mirador de San Nicolas les guitares résonnent. La main coure le long des cordes, frappe du bout des doigts son corps de bois dans un rythme passionné. Les voix cassés des chanteurs nous agrippent le corps et nous entraîne dans la danse à notre tour.

 
Nos mains claquent ! Nos corps vibrent ! Nous voila plongées dans le songe de l'Andalousie, on imagine claquer les talons de la danseuse de flamenco sur plancher, comme des battements de cœur effrénés, elle nous laisse entrevoir ses mollets et fait virevolter sa robe rouge aux longs voiles, cintrant son corps depuis la chute de ses reins, laissant se découpé dans l'obscurité une silhouette longue et affinée. Les bras nus, ses mains entrent dans des mouvements souples et majestueux, en toute grâce et la féminité, les yeux rivés vers le sol, le bras courbé, l'autre agripant du bout des doigts le tissus de sa longue robe. Elle est comme le vent, tourne, vole, tombe, claque, soulève les âmes autour d'elle.
La guitare s'arrête, nos mains se posent sur nos jambes, nous revenons petit à petit sur le muret du mirador, regardant la montagne, fermant les paupières pour se réchauffer à la douce chaleur de ce soleil ardent. Etat d'osmose, de bien être... C'est Grenade...